Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Colette raconte...
20 décembre 2007

Après la Libération

Après la Libération, on commerçait beaucoup, légumes, œufs, etc… contre du sucre, de l’huile et autres. Je revois cette camionnette bâchée kaki qui passait pour les échanges, un glane d’oignon pendait accrochée je ne sais comment, et cette femme montée à l’intérieur du véhicule, qui riait aux éclats, un homme derrière elle lui pelotait les seins. Ca avait l’air de beaucoup lui plaire. Pour la suite, je n’ai jamais su, j’étais trop petite.

Mes parents et ma grand-mère cultivaient du tabac pour la régie. Nous en gardions des feuilles, bien que cela fût interdit. Des hommes venaient en chercher pour leur consommation personnelle. Le tabac était cher et rare à cette époque. Mais pour quelques feuilles, ils auraient vendu leur âme au diable. Nature, comme ça, c’est absolument dégueu.

Quand ils partaient, mon père me prenait dans ses bras, me tendait vers ces hommes en kaki pour que je leur fasse un bisou. Il y en avait un qui avait une énorme tache de vin sur la joue, c’était horrible. Je hurlais pour ne pas l’embrasser. Encore aujourd’hui, j’ai peine à faire des bisous.

C’est l’enfance qui fait tout. L’adulte n’est que le résultat de ce qui nous a marqué.

Publicité
Commentaires
Publicité